
Une part importante de notre anxiété est générée par le désir lui-même anxieux de la supprimer ou du moins de la tenir à bonne distance de notre esprit. L’anxiété est à la fois un combustible et un comburant de l’anxiété. Le problème c’est que si nous laissons cette réaction en roue libre dans notre esprit, sa fréquence et son intensité s’amplifient avec l’habitude. Rapidement, la moindre contrariété devient source de douleur. Et si nous nous escrimons à l’éradiquer, elle se renforce par effet rebond.
Le bouddhisme enseigne que le malheur et la souffrance sont causés par l’ignorance et les poisons mentaux. L’ignorance est la méconnaissance de la nature véritable des choses et de la loi de cause à effet. Les poisons mentaux sont principalement la colère, le ressentiment, l’avidité.
La méditation est un antidote de l’anxiété. Elle permet une pacification du mental liée à la saisie des pensées. Il s’agit ni de les suivre, ni de se confronter à elles, ni de les rejeter. La méditation ne change pas les choses que l’on voit mais notre posture par rapport à elles. La pensée n’est jamais un problème. Le problème c’est l’identification à la pensée. Méditer c’est développer des habiletés mentales, afin d’être moins submergés dans la vie quotidienne. Un art de l'esquive subtile en quelque sort.