
La paraskevidékatriaphobie, (du grec paraskevi « vendredi », decatreis « treize » et phóbos, « peur ») est la phobie du vendredi treize. Cette peur irrationnelle, ou du moins la superstition attachée à cette date, trouverait son origine dans la Bible : le Christ a été crucifié un vendredi et, la veille, lors de la Cène, le dernier repas du Christ et de ses disciples, 13 personnes sont attablées, dont Judas, le traître.
Le vendredi 13 est une date qui résonne particulièrement dans l’inconscient collectif, entre superstition, fascination et terreur. Certains y voient un jour de chance propice à des gains mirobolants, d’autres un jour où le pire des malheurs peut frapper. Une lecture sous l’angle de la psyché de cette contradiction absolue est possible.
La peur du vendredi 13 peut être rapprochée des mécanismes de projection et de transfert. Nous conférons à la combinaison d’un jour de la semaine et d’un chiffre, une puissance qui, en réalité, reflète nos angoisses et croyances profondes. De même, la chance associée à ce jour par certains montre comment nous cherchons à rationaliser l’irrationnel, à donner du sens à ce qui échappe à notre contrôle.
Pourquoi certains événements nous semblent dictés par une force extérieure irrésistible, alors qu’ils relèvent souvent du hasard ? Comment notre psyché monumente-t-elle des récits fantasques à partir d’une date ? Ce jour est finalement un miroir de notre rapport à l’inconnu, à nos attentes, à nos craintes et à nos espoirs.
Si la psychanalyse est incapable de trancher la question de la chance ou du malheur véhiculés par le vendredi 13, elle permet d’interroger la manière dont chacun investit ou non cette journée d’une signification particulière.