
Afin de gommer une propension naturelle à glisser dans le ressassement, j'invite mes consultants, investis ou non dans une thérapie d’orientation analytique, à associer à leur travail des exercices quotidiens de psychologie positive que je leur propose.
Je suis attaché à préciser que « re-parler » de mon enfance, de mes souvenirs, de mes moments heureux ou douloureux n’est pas ressasser. C’est, au fil de la thérapie et des perspectives qu’elle ouvre, diriger le projecteur à partir d’angles différents, cadrer, zoomer, plonger, faire un plan d’ensemble ou un gros plan. Je ne ressasse pas, je ne parle pas « de nouveau » (= une fois de plus) mais « à nouveau » (= d’une manière différente).
Je ressasse / je rumine quand ma pensée est circulaire, envahissante, embourbée.
Pour savoir si mes réflexions sont des ruminations anxieuses, Christophe André m’invite à répondre à trois questions :
« 1) ai-je l’impression d’avoir avancé vers une solution ?
2) sinon, ai-je le sentiment d’y voir plus clair ?
3) sinon, enfin, est-ce que je me sens soulagé d’y avoir pensé ?
Si je réponds non à ces trois interrogations, c’est que je ne suis plus en train de réfléchir mais de ruminer. Et qu’il vaut mieux s’arrêter. » (Christophe André, La vie intérieure, éd. L’Iconoclaste, 2018, p. 112)
Je peux contrer mon inclination au ressassement / à la rumination anxieuse par :
☛ un entrainement de mon esprit…
☛ … visant à me défaire / me déprendre / me désolidariser de mes schémas émotionnels et cognitifs devenus des biais / des plis mentaux.
sachant, par ailleurs, que :
☛ mes croyances limitantes sont souvent le reflet de mes conditionnements
☛ des chausse-trapes me guettent, que je dois savoir détecter et contourner :
- me flageller de ne pas tenir et fortifier l’entrainement de mon esprit
- ressasser que je n’arrive pas à moins ressasser.
Mon mantra antidote : « Avec de la patience le verger devient confiture. » (proverbe persan cité par Matthieu Ricard dans Plaidoyer pour le bonheur, éd. Pocket, 2003, p. 41)