
La méditation est un outil du bouddhisme. Sa pratique permet de prendre conscience des pensées et des ressentis émotionnels (attachement, aversion, indifférence) qui s’élèvent en nous, de découvrir nos distractions et nos agitations mentales vectrices de mal-être.
La méditation est un entrainement à cultiver une habitude. Au début, il est conseillé de s'adonner à la méditation avec constance, plusieurs fois par jour sur une dizaine de minutes, plutôt qu'irrégulièrement même sur une durée plus longue.
La méditation de Shiné (en tibétain shi : paix, né : demeurer) ou de shamata (en sanskrit) est une pacification du mental liée à la saisie de nos pensées qu’on veille ni à suivre, ni à se confronter à elles, ni à rejeter.
A chaque temps, fractionné ou non, d’ouverture à la méditation, afin de cadrer ma pratique je prononce à haute voix ou mentalement le « mantra » suivant dont je m’imprègne sincèrement :
"Je m’installe (ou je me réinstalle).
Je prends conscience de la respiration, de l’air qui entre et sort de mon nez.
Je me focalise sur ce mouvement naturel du souffle.
Lorsque je suis distrait, je reviens au mouvement naturel de l’air.
Je m’entraîne ainsi, sans suivre mes pensées, sans les rejeter et sans juger."
Pratiquer, pratiquer et encore pratiquer cette kinésithérapie du mental pour en récolter progressivement les fruits.
Je laisse à Proust le mot de la fin : « Le seul véritable voyage, le seul bain de Jouvence, ce ne serait pas d'aller vers de nouveaux paysages, mais d'avoir d'autres yeux, de voir l'univers avec les yeux d'un autre, de cent autres, de voir les cent univers que chacun d'eux voit, que chacun d'eux est […] » (Proust, A la recherche du temps perdu, La Prisonnière, 1923)