
Divan vient du persan diwan désignant une salle garnie de coussins où se réunissait le conseil du sultan, puis l’estrade, et par extension de sens, une cour de justice. « Un troisième vous déférera au petit divan d’une petite province, et vous serez légalement empalé. » (Voltaire, Dictionnaire philosophique, « Sens commun »). En langage courant un divan est un long siège sans dossier ni bras, le canapé ayant un dossier.
Dans son livre Un psychanalyste sur le divan (Petite bibliothèque Payot, 2002) dans lequel il se livre avec sensibilité et justesse sur sa vocation, sa pratique, sa doctrine élaborée au fil de son expérience, et aussi ses doutes, Juan-David Nasio nous parle notamment de la double fonction du divan et également de son divan (p. 14-15). Son divan, il l’a lui-même dessiné, la méridienne en cuir proposée par l’ébéniste ne lui convenant pas : « Aussi ai-je soumis au fabricant le croquis d’un canapé à la tête plus basse pour l’aligner au niveau de mon fauteuil. Je voulais supprimer une trop grande surélévation du chevet qui m’aurait éloigné du patient.».
L’agencement d’un cabinet de thérapeute et le mobilier choisi revêtent une grande importance. Toutefois dès lors qu’un pacte de confiance est scellé entre l’analyste et l’analysant – « Parce ce que c’était lui ; parce que c’était moi. » (Montaigne, Essais, « De l’amitié ») - la parole intime du second se déploiera aussi bien d’un clic-clac que d’une chaise longue Le Corbusier. Peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse.