
Michel Blanc, récemment décédé, est un acteur à la riche et diversifiée filmographie, célèbre notamment pour son interprétation du personnage récurrent de Jean-Claude Dusse dans la série Les Bronzés. Habitué à se prendre des râteaux avec les femmes, il lance dans « Les Bronzés font du ski » (1979) la fameuse réplique : « On sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher ».
Teintée d’humour et d’une touche de gravité, cette phrase culte se prête à une lecture intéressante.
Les malentendus sont perçus comme des maladresses de communication alors qu’ils peuvent être un moyen de contourner la censure en « mal disant » ou en « mal entendant » ce que nous ne pouvons ou ne voulons pas « bien dire » ou « bien entendre ».
L’ambiguïté ouvre parfois sur des perspectives surprenantes. Elle permet de dévoiler des aspects méconnus de notre psyché. Elle peut être un levier d’étonnement, occasion d’exploration fertile de soi et de nos relations aux autres.
Et dans un monde dans lequel les attentes et les pressions sont étouffantes, l’humour est plus que jamais un paravent de défense permettant de tenir bon et de relativiser ce que nous nommons « échecs » qui peuvent se révéler a posteriori des succès différés.
Jean-Claude Dusse, « avec un d comme Dusse », nous rappelle que la vie est truffée d'incertitudes et que, parfois, il suffit d'un malentendu pour que l’inattendu attendu se produise. Il nous encourage à rester ouverts aux surprises que la vie nous réserve. Nous l’avons bien entendu.